LE DOSSIER PLOGOFF raconte la lutte des habitants du Sizun contre l’appareil étatique français.
Le film débute par un pré-générique alternant des images des villages occupés et de courtes interviews de leurs habitants. Un bref historique retrace les principales étapes de la lutte de 1974 jusqu’à l’enquête d’utilité publique de février/mars 1980. C’est au cours de cette enquête que furent réalisés les reportages et interviews qui constituent la trame du film, et c’est par une chronique de cette période que le film va se poursuivre. On y voit la colère de cette population, sa détermination, mais aussi son humour face à la démesure des moyens militaires mis en œuvre par l’état. Huit escadrons de gendarmes mobiles, 350 CRS, le fer de lance de l’armée française : Les gendarmes parachutistes de Mont de Marsan, le génie militaire avec ses bennes, ses bulldozers, ses grues, ses tracteurs ; des blindés, des hélicoptères…
Armes et moteurs de la résistance, les femmes du Cap expliquent l’enjeu de la lutte : la vie de cette communauté menacée de destruction par l’édification sur son territoire – une presqu’île de 4 km de large – d’un monstre industriel de 5200 mégawatts. Au delà de sa dimension locale, la résistance des gens du Cap met en évidence le rôle de tout Etat moderne de soumettre toute la société humaine aux impératifs économiques de la production marchande.
Au cours du film Jean-Yves Gresey, délégué C.F.D.T. du Centre Océanique de Bretagne, Corentin Péoc’h, délégué C.F.D.T. de l’E.D.F. de Quimper et Yves le Gal, du Collège de France, biologiste à Concarneau, interviennent, les uns pour montrer les lacunes dans le dossier d’enquête d’utilité publique ainsi que les méthodes de falsification qui ont présidé à l’élaboration par E.D.F. du « dossier technique », les autres pour expliquer quelles conséquences pourraient avoir sur l’équilibre écologique et humain l’édification, à cet endroit, d’une centrale nucléaire.